L’utilisation exclusive de jetons virtuels dans Nemeta reflète fidèlement à l’écran la flexibilité mentale dont chacun a besoin, et l’apprentissage pris en soi comme processus. On passe d’un jeu à l’autre de façon extrêmement fluide, jusqu’à atteindre un état de flow. La méthode crée des liens associatifs constants comme des analogies lexicales, des raccords de supports cognitifs et d’apprentissage et des connexions de jetons figurés mentalement entre eux. Ces fonctions favorisent la rétention en mémoire et provoquent souvent l’étonnement. À l’écran s’étale une zone de partage qui rappelle le concept de la « zone proximale de développement » de Lev Vygotsky. Dès lors, l’écran est une façon de cartographier notre pensée, un territoire qu’on apprivoise afin que l’utilisateur puisse accomplir ses tâches.

Les jetons à l’écran s’organisent et se déplacent, ils s’interposent entre l’utilisateur et l’IA et pousse à percevoir autrement et à diriger les fonctions de la pensée vers un meilleur contrôle de soi-même et de son rapport à son environnement propre et aux autres. Cette direction va toujours de l’extérieur (activité partagée avec l’IA) vers l’intérieur (fonctions cognitives), où le regard prend la mesure de l’espace et des représentations, tandis que de nouvelles configurations émergent à chaque instant, d’autant plus naturellement que les motifs utilisés sont les mêmes durant la session. Nemeta privilégie la métacognition comme stratégie d’apprentissage et renforce les représentations mentales. Nemeta est propice au développement d’un raisonnement actif et de stratégies d’apprentissage singulières, créées et adaptées par l’utilisateur pour lui-même.

Qu’est-ce que la métacognition? Elle désigne l’ensemble des processus cognitifs, des habiletés et des connaissances, qui permettent à un individu d’évaluer et de contrôler ses propres activités cognitives, c’est-à-dire de les réguler. La métacognition engage les capacités réflexives de l’utilisateur : elle l’invite à prendre du recul sur soi et à se questionner. Il s’agit d’une auto-évaluation de l’utilisateur par lui-même.

L’approche gestaltiste, par sa notion de « contact », fait également partie intégrante de Nemeta. « Le contact est un tout qui englobe prise de conscience, réponse motrice et sentiment — une coopération des systèmes sensoriel, musculaire et végétatif, et il se produit à la frontière contact dans le champ organisme- environnement ».

La pensée humaine se caractérise par la possibilité de revenir sur ce que nous avons perçu, et elle ne peut se construire sans pauses et sans relâchements. Or les écrans interfèrent précisément avec cette autorégulation de la pensée. On est happé par un ensemble hétérogène de stimuli sensoriels et on ne peut plus faire retour sur l’objet qu’on a perçu, on n’en prend plus l’habitude, et surtout l’enfant et l’adolescent en proie avec un manque d’inhibition.

Par son approche métacognitive, Nemeta encourage l’utilisateur à toujours revenir en arrière.